S’il y a une technologie qui est en vogue ces temps-ci, c’est bien l’Ia (l’Intelligence artificielle)

Des états, des centres de recherches, des grosses et petites entreprises y travaillent assidûment à travers le monde industrialisé. Mais on a le sentiment que les Africains ne se sentent pas concernés par ce bouleversement qui arrive à grands pas qu’on le veuille ou pas.

L’Afrique peut-elle y échapper ?

Mais c’est quoi l’Ia qui engloutit tant de capitaux à travers le monde tout en mobilisant un nombre aussi impressionnant de matières grises ?

On définit l’Intelligence artificielle (Ia) comme «un programme informatique / robot capable de réfléchir et penser par lui-même au-delà de sa programmation initiale. »(1). Avant de lister les applications futures de cette technologie dans nos vies courantes, parlons de ce qu’est un programme informatique. Dans le monde du génie logiciel, un programme n’est rien d’autre qu’une succession d’instructions écrites par un programmeur dans le langage de l’ordinateur afin que ce dernier exécute une ou plusieurs tâches sans équivoques. Le développeur prend soin d’être le plus explicite possible en prévoyant tous les scenarii dans l’accomplissement de la tâche.

Exemple lorsqu’on veut qu’un drone achemine des médicaments dans une zone éloignée, il faut lui dire tout ce qu’il va faire : analyser la météo, décoller, corriger sa trajectoire, atterrir, lâcher le colis et revenir à son point de départ, etc… Une telle chaine d’instructions bien que très complexe parait basique pour une intelligence artificielle.

C’est un peu comme si un élève de la classe de terminale lit correctement un texte. Les programmes dotés de l’Ia sont au-dessus d’un tel logiciel de pilotage de drone. Le drone équipé d’’intelligence artificielle abordera cette distribution autrement. On n’aura pas à lui décrire tout le process au sens des fins détails des tâches à accomplir le long du vol.

On précisera la destination à atteindre. Une fois le colis accroché au drone, l’engin fera le trajet en gérant seul les cas imprévus sans assistance humaine. à ces programmes « proches du cerveau l’humain » va s’associer un nombre impressionnant de données et d’informations (Big Data) à travers tous les canaux digitaux interconnectés et qui peuvent lui servir de bases de « réflexion et de connaissances » pour agir.

Qui pourra battre un tel dispositif dans l’avenir ?

Tous les domaines seront visités et touchés par cette autre révolution numérique. Des applications dédiées à l’éducation au monde plus complexes : médecine, droit, biologie, littérature, psychologie, etc…
Pourquoi apprendre plusieurs langues quand il sera possible d’avoir une discussion traduite en live (même au téléphone) : l’un parlant français, l’autre japonais, chinois, hongrois, etc.

Savons-nous qu’une intelligence artificielle peut rédiger impeccablement un discours, écrire un roman, faire une revue de presse et produire un résumé, interpréter une radiographie médicale, prévoir des zones confligènes et criminogènes dans une ville donnée ?

à quoi séviront nos cartes d’identité, nos passeports, nos signatures à la banque quand la reconnaissance biométrique sera infaillible ?

On voit aisément que les applications de l’Intelligence artificielle sont énormes et sans limites pourvu que les ingénieurs et autres érudits du domaine avancent à un rythme élevé. La guerre qui s’enclenche sera la guerre des intelligences que la nature a équitablement et heureusement reparti nonobstant les lieux de naissance, les conditions de vie, etc..

C’est pour cela qu’il faut adapter nos écoles, instituts, universités et autres centres de recherches à cette nouvelle donne afin que nos enfants s’y mettent maintenant avant qu’il ne soit tard. Il va de même pour une véritable implication des pouvoirs publics et des institutions régionales et sous régionales.

Y a-t-il à la Cedeao une commission en charge des technologies du futur avec un département Intelligence artificielle ?

Que pense la conférence des Chefs d’état à l’Union africaine de cette science naissante ? Quel pays en Afrique noire ambitionne de se positionner comme leader continental ?

Les pays africains iront-ils individuellement ou collectivement ? Quelle stratégie d’enseignement supérieur mettons nous en place ? Si nous n’engageons et n’envisageons rien, on risque d’être dans un monde où nous serons complètement étranges et étrangers.

N’est-il pas temps de mettre nos guéguerres politiques inutiles (j’ai gagné, tu as perdu, il a triché, etc.) au placard et concentrer nos énergies à réfléchir aux choses pertinentes qui conditionneront non seulement la vie de nos enfants mais aussi la pertinence de leur existence en général sur cette terre.

C’est pourquoi je suis parfaitement en phase avec le Dr Koné Ibrahima(2) pour qui « L’Afrique doit s’y investir fermement et résolument afin d’être maître de son destin d’une part, et d’autre part offrir à ses enfants la possibilité d’avoir une vie meilleure sur le continent » (3) Y a-t-il meilleur conseil à ajouter à cette alerte du sachant ?

DEALOUE DODO ALEXIS